La formation des ferblantiers : Un décalage avec les besoins réels de l’industrie de la ventilation

Dans le domaine de la construction, la formation professionnelle joue un rôle essentiel dans la préparation des travailleurs à leur carrière. Cependant, il est fréquemment constaté que certaines formations ne parviennent pas à répondre de manière adéquate aux besoins sur le terrain. Un exemple de cette disparité se manifeste dans le métier de ferblantier, où la formation traditionnelle s’avère trop générale, ne répondant pas ainsi aux exigences spécifiques des différentes industries qui découlent de cette spécialité.

 

Formation généraliste, besoins spécialisés

La formation des ferblantiers est très généraliste, offrant aux apprenants une base de compétences essentielles, mais négligeant parfois les compétences spécialisées requises par les différentes industries où ils peuvent exercer leur métier. En effet, la formation des ferblantiers prépare aussi bien les travailleurs qui vont installer des toitures d’aciers et autres travaux de toitures, du parements métalliques  que ceux qui, comme chez MC Ventilation, seront chargés de la pose des conduits de ventilation. Dans l’industrie de la ventilation, un bon ferblantier doit posséder une compréhension des fondamentaux de la ventilation, y compris la gestion des flux d’air, les concepts de perte de charge, la lecture précise de plans mécaniques complexes etc. Ces aspects cruciaux ne sont pas suffisamment abordés dans la formation des ferblantiers, créant ainsi un écart entre les compétences requises sur le terrain et celles acquises en salle de classe.

Joel Grenier, président de MC Ventilation, met en lumière cette disparité : «Nous voyons souvent des diplômés de programmes de formation en ferblanterie qui ont une réelle volonté de travailler mais qui ne sont pas correctement préparés pour les exigences du terrain en ventilation. Il y a énormément de formation à faire une fois sur le chantier.»

 

La réalité frappante pour les apprentis ferblantiers

Pour de nombreux apprentis ferblantiers, le passage de la salle de classe au chantier peut être déconcertant. Marc-André Frigault, un apprenti ferblantier, exprime l’écart entre ce qu’il a appris en cours et la réalité sur le terrain : «Il y a des techniques et des outils qu’on n’a pas du tout touché à l’école. Sur le chantier, on apprend beaucoup de petits trucs pratiques.»

Marc-André Frigault a également noté l’importance de certaines compétences spécifiques : «La lecture de plans. À l’école, je n’étais pas très bon, mais sur le chantier, j’ai beaucoup amélioré cette compétence. Mon compagnon de travail m’a beaucoup aidé.»

Ce témoignage met en évidence le besoin d’une formation plus pratique et orientée vers les besoins spécifiques de l’industrie de la ventilation.

 

Vers une formation adaptée aux besoins de l’industrie

Marc-André Frigault a également souligné des améliorations possibles à la formation : «Plus de pratique, surtout pour les techniques de découpe et de suspension dans des situations réelles de chantier. Les enseignants, qui ont souvent une expérience pratique, devraient intégrer ces aspects.»

En intégrant davantage d’éléments pratiques et en adaptant le contenu de la formation aux besoins spécifiques des différentes branches de la ferblanterie, il serait possible de mieux préparer les futurs travailleurs. Une telle réforme permettrait de réduire le fossé entre la formation théorique et les compétences réelles requises sur le terrain, assurant ainsi une transition plus fluide des apprentis vers leur carrière professionnelle.

La formation des ferblantiers doit évoluer pour répondre aux attentes des industries modernes. Seule une adaptation constante et une réévaluation des programmes de formation permettront de combler le fossé entre les compétences enseignées et celles réellement nécessaires sur le terrain.

La réalité frappante pour les apprentis ferblantiers

«Il y a des techniques et des outils qu’on n’a pas du tout touché à l’école. Sur le chantier, on apprend beaucoup de petits trucs pratiques.», confirme Marc-André Frigault, un apprenti ferblantier chez MC Ventilation.